La résistance à l'insuline et le lien avec le Syndrome des ovaires polykystiques
Tu as peut-être déjà entendu parler de résistance à l'insuline. Mais entre les mots médicaux, les chiffres d'analyse incompréhensibles et les kilos qui s'accrochent au ventre comme un ex collant, on s'y perd vite. Alors aujourd'hui, je t'explique tout.
Qu'est-ce que la résistance à l'insuline ?
Quand tu manges des glucides (riz, pain, pâtes, sucre, fruits, etc.), ton corps les transforme en glucose, une petite molécule qui sert de carburant à tes cellules. Pour que le glucose entre dans les cellules, il a besoin d'une clé : l'insuline, une hormone produite par ton pancréas.
Mais dans le cas de la résistance à l'insuline, cette clé fonctionne mal : les cellules n'entendent plus l'insuline. Du coup, le glucose reste bloqué dans le sang. Et ton pancréas s'épuise à produire toujours plus d'insuline pour forcer l'ouverture...
❌ Plus d'insuline = plus de stockage de graisse = plus de déséquilibre hormonal. Cercle vicieux activé !
La graisse viscérale (celle qu’on ne voit pas forcément, stockée autour des organes abdominaux) est beaucoup plus que du “gras” : c’est un tissu hormonal et inflammatoire actif, qui perturbe plusieurs fonctions clés liées à l’ovulation et à la fertilité.
En quoi la graisse viscérale peut rendre le projet bébé difficile (notamment avec un SOPK) ?
1. Elle augmente la résistance à l’insuline
➡️ La graisse viscérale sécrète des substances inflammatoires (cytokines) qui rendent les cellules encore plus résistantes à l’insuline
➡️ Et dans le SOPK, la résistance à l’insuline est déjà un problème de base
❗ Résultat :
-
Ton corps produit encore plus d’insuline
-
Et l’insuline stimule les ovaires à produire trop d’androgènes (testostérone)
-
👉 Ce qui bloque l’ovulation et perturbe tes cycles
2. Elle crée un état inflammatoire chronique
➡️ La graisse viscérale agit comme un organe inflammatoire à elle seule
❗ Cette inflammation :
-
Empêche l’endomètre d’être réceptif pour une nidation
-
Fatigue les ovaires
-
Diminue la qualité ovocytaire
-
Favorise les douleurs et les troubles digestifs
3. Elle dérègle la production hormonale
➡️ Les cellules graisseuses (adipocytes) produisent de l’œstrone, un type d’œstrogène faible mais en continu
❗ Conséquences :
-
Excès d’œstrogènes = déséquilibre hormonal (pas assez de progestérone)
-
Cycles anovulatoires ou trop courts
-
Favorise les kystes, les fibromes, l’épaississement de l’endomètre
4. Elle impacte la qualité des ovocytes
➡️ Un terrain inflammatoire + une mauvaise gestion du sucre =➡️ Stress oxydatif ++ sur les ovocytes
❗ Résultat :
-
Ovocytes de moindre qualité
-
Moins bonne réponse aux stimulations en PMA
-
Taux de fécondation / implantation réduits
La bonne nouvelle est que : même 5 à 10 % de perte de poids (et pas forcément “maigrir” complètement ) peut :
✔️ Améliorer l’ovulation spontanée✔️ Réduire les androgènes✔️ Améliorer la sensibilité à l’insuline✔️ Relancer les cycles✔️ Augmenter les chances naturelles de conception ou en PMA
Problème causé par la graisse viscérale |
Conséquences sur la fertilité |
Résistance à l’insuline |
Ovulation bloquée |
Inflammation chronique |
Ovocytes fragiles, douleurs |
Déséquilibre hormonal (œstrogènes) |
Anovulation, kystes, spotting |
Stress oxydatif |
Faible qualité ovocytaire |
Revenons au glucose
Et que devient ce sucre qui traîne dans le sang ?
-
❌ Il n'est pas utilisé pour faire de l'énergie (tu peux te sentir fatiguée, brouillard mental)
-
❌ Il est stocké en graisse, surtout autour du ventre (= la fameuse graisse viscérale toxique)
-
❌ Il nourrit l'inflammation et détraque les ovaires (coucou SOPK)
Quels sont les signes d'une résistance à l'insuline ?
-
Prise de poids surtout abdominale (même en mangeant peu)
-
Fatigue après les repas ou fringales sucrées
-
Fatigue au reveil même après une bonne nuit de sommeil mais avoir du mal à s'endormir = cortisol haut
-
Acanthosis nigricans (cou ou aisselles noircis)
-
Kystes ovariens, SOPK, cycles irréguliers
-
Difficulté à perdre du poids malgré les efforts
-
Insulinémie à jeun
-
Glycémie à jeun
-
HOMA-IR (c'est le rapport entre les deux)
-
HbA1C (glyquée sur 3 mois)
-
Bilan lipidique (cholestérol, triglycérides)
-
Éventuellement cortisol, leptine, CRP ultrasensible (pour évaluer l'inflammation)
Pourquoi c'est un ENJEU MAJEUR quand on a le Syndrome des ovaires polykystiques ?
Parce que l'insuline en excès stimule directement la production de testostérone (des androgènes de manière générale) par les ovaires → ce qui bloque l'ovulation, favorise l'acné, la chute de cheveux, l'hirsutisme et les cycles déséquilibrés.
Et ce n'est pas tout :
-
Elle empêche la perte de poids
-
Elle ralentit la qualité ovocytaire
-
Elle fatigue le foie, la thyroïde, et le système digestif
Bref, c'est un réglage métabolique ESSENTIEL si tu veux :
-
Retrouver des cycles
-
Perdre du poids
-
Tomber enceinte
-
Reconnecter ton corps à son énergie naturelle
🫁 Que faire pour réguler la résistance à l'insuline ?
Tout d'abord consulter un professionnel de la santé, se faire accompagner par une diététicienne par exemple.
✅ Côté alimentation :
-
Riche en fibres, légumes verts, bons gras et protéines
-
Index glycémique bas (limiter sucre visible dans les sodas, le lait de vache, farine blanche...)
-
Astuce : 1 c. à soupe de vinaigre de cidre avant les repas + marche de 15 min-20 min après les repas pour faciliter le passage du glucose dans le sang
✅ Côté compléments alimentaire (en fonction de votre bilan hormonal) :
-
Berbérine : top alternative à la metformine
-
Oméga 3 / 7 / 9 : anti-inflammatoire
-
Myo-inositol : afin de rééquilibrer les hormones et les rendre plus réceptifs à l'insuline
-
Magnésium + Vitamine D3 + K2 : stabilisent la glycémie et le système nerveux